Et si on luttait contre les maladies cardiovasculaires comme on lutte contre le cancer ?
C’est le thème du livre écrit par le Dr Michael V. McConnell, il y partage les histoires de sa famille, de ses patients et de ses recherches afin de présenter une approche moderne et efficace pour prévenir, dépister et traiter les maladies cardiaques comme le cancer afin d'éviter leurs conséquences désastreuses.
Cancer et maladies cardiovasculaires : même combat ?
Ces deux maladies ont beaucoup en commun :
- Les maladies cardiovasculaires et le cancer représentent les deux principales causes de mortalité dans le monde. Au niveau mondial, les maladies cardiovasculaires tuent près de 20 millions de personnes par an et sont la première cause de mortalité. En France, elles sont en deuxième position derrière le cancer mais sont la première cause de mortalité pour les femmes françaises.
- Les maladies cardiovasculaires et le cancer ont en commun aussi le poids des comportements hygiéno-diététiques dans la fraction des risques attribuables à ces maladies. Plus de 40 % des nouveaux cas de cancers détectés chaque année sont liés à l’exposition à des facteurs de risques évitables1. L'étude Interheart a révélé que neuf facteurs de risque modifiables expliquent plus de 90 % des risques de crise cardiaque chez les hommes et 94 % chez les femmes2.
Pour autant la perception des gens sur ces deux pathologies sont très différentes.
Alors que depuis 20 ans, plusieurs programmes organisés de dépistage ont été mis en place dans le domaine du cancer (2004 = sein / 2008 = colorectal / 2018 = Utérus), il n’y a rien d’équivalent dans le domaine des maladies cardiovasculaires.
Ces programmes font intervenir de nombreux acteurs au niveau national (la DGS, la HAS , la CNAM, l’INCa, Santé publique France, l’ANSM, la CNIL,…) et au niveau régional avec les ARS notamment et l’implication des professionnels de santé. Ils sont valorisés à plusieurs centaines de millions d’euros3.
Si les résultats de ces programmes sont en dessous des attentes, ils contribuent à améliorer la prise en charge et la prise de conscience dans ce domaine.
Il pourrait être intéressant d’avoir une approche similaire dans les maladies cardiovasculaires autour du dépistage et de la prévention.
La plaque d'atherome "une tumeur en croissance"
Dans "Fight Heart Disease Like Cancer," McConnell explore les similitudes biologiques fascinantes entre les plaques athérosclérotiques et les tumeurs cancéreuses, soulignant pourquoi une stratégie de prévention et de traitement similaire devrait être envisagée pour ces deux affections médicales majeures. Cet angle innovant ouvre une nouvelle perspective sur la lutte contre les maladies cardiaques, inspirant une approche plus proactive et ciblée à l'instar de celle adoptée contre le cancer.
"Nous continuons de considérer les maladies cardiaques comme un simple problème de canalisations bouchées qui doivent être ouvertes", écrit-il dans le livre. "Il s'agit plutôt d'une tumeur en croissance dans nos vaisseaux cardiaques qui peut devenir maligne et nécessite des soins sérieux - et pour parler franchement - pour être arrêtée."
Il rappelle dans son livre que le mot même « athérome » vient du grec athêrôma, « tumeur graisseuse », dérivé de athêra, « bouillie de farine » et que la science a maintenant montré très clairement que ces « tumeurs » de la plaque deviennent biologiquement actives, les cellules se divisant, attirant les cellules inflammatoires et se développant pendant un certain temps à l’intérieur de la paroi artérielle sans provoquer de symptômes.
La plaque peut éclater et provoquer un caillot sanguin. Vous pouvez donc passer d’aucun blocage à un blocage complet très rapidement.
Son but est de souligner que les maladies cardiaques représentent davantage une complexité biologique qu'un simple problème de plomberie. Comme les oncologues traquent les signes précoces de cancer, les spécialistes du cardiovasculaires doivent également détecter l'activité biologique précoce des maladies cardiaques.
Une détection et une intervention précoces peuvent considérablement ralentir, voire inverser, leur progression.
Rgidité artérielle : dépister les patients les plus à risque
En règle générale, la plaque commence par une infiltration de graisse dans les parois de l’artère. Les trois grands « facteurs de croissance » sont l’inflammation, la glycation et le stress oxydatif. Ils sont liés aux facteurs de risque bien connus – hypertension, dyslipidémie, diabète, tabac, …
Ensuite, notre système immunitaire envoie des macrophages, qui sont des cellules destinées à engloutir la matière et à s'en débarrasser. Ils ingèrent une grande partie de la graisse, mais au lieu de l'éliminer, les macrophages meurent dans la paroi des vaisseaux sanguins ; ces cellules mortes continuent de déclencher davantage d’inflammation. Ce sont ces facteurs qui rendent la plaque plus « maligne » et susceptible d’éclater
L’athérosclérose est la forme la plus poussé de l’artériosclérose - la rigidification des artères -due au remodelage vasculaire lié à l’exposition du patient aux différents facteurs de risque cardiovasculaire.
Les artères rigides vont contribuer à renforcer l’hypertension, à augmenter le risque de dommage aux organes car elles ne jouent plus leur rôle d’amortisseur de la pression pulsatile (au niveau rénale ou cerveau) et contribuer à l’insuffisance cardiaque et au développement de l’athérosclérose.
Identifier les patients les plus à risque c’est identifier les patients qui sont dans un remodelage vasculaire avancé - un vieillissement vasculaire précoce.
Pour ce faire les scores de risque (Framingham, Score 2,..) ne sont pas suffisants pour identifier les patients les plus à risque de formation de plaques4 et on ne peut pas faire passer un scanner à tous les patients…..
Le gold standard pour mesurer cette rigidité artérielle est la vitesse d’onde de pouls. C’est pour cela qu’un dispositif médical de classe IIa comme le pOpmètre® est intéressant dans la pratique pour dépister en routine les patients les plus à risque cardiovasculaire.
Non invasif, non opérateur dépendant, simple, rapide..il permet un bilan vasculaire pour mesurer l’artériosclérose. L’âge artériel qui découle de cette mesure est un outil puissant de communication soignant/patient pour accompagner les changements de comportements hygiéno-diététiques indispensables dans la prévention cardiovasculaire.
Parce que dans les maladies cardiovasculaires, le premier symptôme est souvent le dernier, il est indispensable de dépister au mieux et au plus tôt les patients les plus à risque.
Le remodelage vasculaire est au cœur de ce processus long qui conduit à l’infarctus ou à l’AVC et la vitesse d’onde de pouls, avec plus de 16000 études, est un biomarqueur puissant de prédiction et d’identification des patients les plus à risque.
On à l’âge de ses artères et on peut désormais le mesurer avec pOpmètre®
1 https://www.e-cancer.fr/var/inca/storage/original/application/4f806d59dc307a964e7401ccdfa2fc76.pdf
2 https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(04)17018-9/abstract
3 https://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2021-059r.pdf
4 https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIRCULATIONAHA.114.014310